top of page
  • Photo du rédacteurRDV LATINO

VOYAGE MASQUÉ POUR UN RAPATRIEMENT MUSCLÉ

"À la demande de l'Ambassade et du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, Air France met en place un vol vers la France pour ramener les Français de passage, encore bloqués en Argentine (...) Nous vous informons que nous avons communiqué vos cordonnées à Air France, qui vous racontera directement pour vous proposer une place à bord de ce vol (...) Nous vous prions de bien vouloir noter qu'aucune autre proposition de vol ne vous sera faire ultérieurement. Si vous recevez ce message, c'est que vous êtes déjà recensé auprès de notre Ambassade.

Cordialement, 

Ambassade France en Argentine".


Après un tel message, difficile de trancher entre le fait de rester en Argentine ou de rentrer en France? J'étais sur le listing de l'ambassade et en plus j'avais une place à bord d'un vol alors que plein d'autres français; touristes, étudiants...,restaient encore sur le carreau. J'ai donc saisi l'opportunité et suis rentrée chez les Gaulois. Tâche pas si facile que ça, vous allez comprendre pourquoi...

...car il ya eu le voyage et les conditions de voyage.

Après 24h de mini bus à travers l’Argentine, du sud au nord, pour rejoindre Buenos Aires... puis 5h d’attente à l’aéroport avant de s’envoler pour 14h de vol en direction de Paris...il me restait plus que 4h30 de voiture jusqu’au domicile.

Je suis arrivée asséchée, avec une bonne envie de me passer au karcher !



Ci-dessous, de haut en bas : masques en coton, made in Bariloche. Idéaux pour les climats frisquets mais déconseillés en cas de long voyage car risques élèvés d’auto-asphyxie !!!

Une douche et un bon brossage de dents sont fortement recommandés si vous portez ce type de masque durant plus de 24 h !

J'ai débuté mon rapatriement avec des masques en coton achetés, dans une épicerie argentine; avant de terminer sur des masques en papier, beaucoup plus légers et respirables, merci Air France de nous les avoir mis à disposition.


UN VOL DE RAPATRIEMENT À PLUS DE 900 euros 

Quand on s'envole à l'étranger, on ne sait jamais ce qui peut arriver, mieux vaut mieux avoir quelques sous de côté et pourquoi pas souscrire à une assurance de voyage. Pour ma part, j'avais souscrit à Chapka Assurance. Quand je leur ai demandé le remboursement de mon vol de rapatriement, voilà la réponse que j'ai reçu :

"Dans le cadre de votre contrat CAP AVENTURE, je vous rappelle que nous intervenons uniquement sur des prestations liées à votre état de santé. En effet, votre contrat d'assurance santé à l'étranger, a pour mission de vous couvrir dans le cas d'une maladie ou d'un accident physique urgent et indispensable de soigner. Ainsi, seul un rapatriement médical (soit si votre état de santé le necessite) est normalement couvert.

Cependant et compte tenu de la situation actuelle, une prise en charge a été accordée par l'assureur du Cap aventure pour les retours effectués jusqu'au 5 avril 2020 uniquement (initialement 1er avril).

Passée cette date, cette mesure a pris fin dès lors que ce geste de solidarité exceptionnel était temporaire et n'a pas été prolongé une nouvelle fois. Cette aide était en effet conditionnée et limitée afin d'aider les voyageurs ayant dû rentrer dans l'urgence suite à l’annonce de la pandémie le 11 mars.

Aussi je comprends tout à fait votre situation malheureusement votre retour ayant eu lieu après cette date butoire il n'est pas possible de prendre en charge tout ou partie de votre billet, l'enveloppe attribuée par l'assureur dans le cadre de cette mesure ponctuelle étant désormais épuisée.

J'espère que vous comprendrez qu'une mesure exceptionnelle n'est pas un droit et que si nous comprenons bien les difficultés rencontrées encore à ce jour par nos assurés, nous n'avons pas la possibilité d'intervenir.

Bien cordialement."


Oui, vous avez bien lu, je l'ai eu dans le cululu !

Je me suis alors rapprochée de mon assurance bancaire avec laquelle j'ai réglé mon billet d'avion, mais "nada" non plus.

Coté ambassade et Air France, même son de cloche : pas de remboursement.

En gros, sachez que oui, la France rapatrie ses ressortissants mais à condition d'avoir quelques pépettes de côté sinon, eh bien vous restez sur le plancher des "gauchos" ou là où vous êtes. 


A savoir :

Beaucoup d'étudiants français restent encore bloqués en Argentine et n'auront pas d'opportunités de rentrer avant la réouverture des vols commerciaux, annoncés là-bas pour septembre.

Les étudiants ne font pas partie des personnes prioritaires à rapatrier, contrairement aux touristes. Soit disant qu'ils avaient prévu de l'argent pour tenir plusieurs mois dans un autre pays. Certes mais sans savoir que le prix des locations augmenteraient...

Courage et grosse pensée à eux.


Bref, il y en aurait à dire sur ce rapatriement "de luxe" vu le prix du billet, presque trois fois plus cher qu'en temps normal. Aie ça fait mal.


ARGENTINE : CONFINEMENT À LA DURE

En Argentine, à Bariloche, c'était interdicion de sortir sauf pour aller aux courses ou en cas d'impératifs médicaux ou professionnels. Les sorties étaient individuelles et non à deux ou en famille.

Le port du masque était obligatoire et aux supermarchés, certains achats étaient interdits ou réglementés, il y avait par exemple des horaires pour acheter des chaussettes !

-Avec peu de cas de Covid déclarés, les autorités ont toutefois mis en place des mesures très strictes qui sont justifiées au prorata de leurs moyens sanitaires : nombres de respirateurs et de lits à l'hôpital très limités...


CONDITIONS EXCEPTIONNELLES

En tant que touriste française, je n'avais donc pas le droit de bouger hors Bariloche, où je résidais. La seule condition pour que je puisse circuler en Argentine était d'avoir un billet de vol international à présenter. Ensuite, il fallait faire une demande d'attestation à Mme l'Ambassadrice pour avoir le droit de rejoindre l'aéroport de Buenos Aires depuis la Province du Rio Negro (Bariloche). Une fois, tout ça en règle, j'ai pu m'inscrire pour monter dans le bus de rapatriement mis en place par le Consulat de France du Rio Negro. Pas d'autres moyens de locomation ou si mais à des prix exhorbitants et en étant pas certaine de passer les contrôles de police. Plusieurs français ayant circuler en van privatif ont été bloqués aux barages et ont ratés leur vol de rapatriement.

Pour ce qui est des argentins en Argentine, eux n'avaient et n'ont toujours pas le droit de circuler d'une province à l'autre. Pour ceux qui doivent rejoindre leurs résidences, il existe tout un protocole et un mode de circulation.

LE VOYAGE EN BUS DE RAPATRIEMENT

Le jour de mon départ de Bariloche pour Buenos Aires, le bus a été rigoureusement inspecté par un organisme de nettoyage puis chacun des passagers s'est vu remettre une décharge à signer, attestant qu'il n'était porteur d'aucun signe du Covid. On nous a aussi pris la température sur le front.

Une fois en route, nous avons été stoppé à plusieurs reprises par la Police. Le meilleur contrôle fût lors d'un arrêt pipi. Les autorités nous ont demandé de remonter au plus vite et de lever le camp car nous avions "interdiction de descendre durant tout le trajet". Ahah la blague, imaginez un peu, tenir 24h sans pisser. Pour éviter d'avoir envie, moi je m'obligeais à ne boire que des mini gorgées d'eau même si je mourais d'envie d'avaler un litre d'un coup car j'étais asséchée sous mon masque en coton ! Enfin, ce qui ne tue pas rend plus fort comme on dit, et on parle seulement de confort là, je n'ose même pas imaginer ce qui ont connu la guerre, la peur des bombardements et les couvre-feu etc...




Air de route argentine complètement déserte.







Bref, revenons à ce mini bus de rapatriement. Au volant? Deux chauffeurs qui alternaient la conduite. Pendant que l'un conduisait, l'autre faisait le DJ latino, et faisait la popote grâce à un réchaud à gaz. Ils ne manquent pas d'idées ces argentins...! Dommage que ce confort ne nous soit pas destiné, à nous ressortissants français, nous on devait s'en remettre à notre tupperware ou brave sandwich préparé par nos soins; car pas de service à bord et impossible d'acheter un encas en cours de route. C'est ce qu'on appelle : chacun pour sa pomme !

Sinon, que dire, le bus était plutôt "basique" pas de WC à bord, ni de télé, ni wifi, bref tu portes ton masque et tu essaies de te gérer jusqu'à l'arrivée. Ah j'allais oublié, il y avait 4 enfants dont un bébé qui a beaucoup pleuré et un petit chou de 4 ans qui s'emmerdait. Il réclamait de manger des châtaignes à sa maman et construisait une cabane avec des plaids entre les sièges ! Allez faire expliquer aux loulous qu'il faut garder le masque sur le visage pendant plus de 24h de bus. Impossible.

Prise de vue depuis notre mini bus.


AEROPORT, NOUS VOILA !

Les chauffeurs de bus nous ont déposé illico presto sur le pas de la porte, eux n'avaient pas le droit de trainer dans les parages en raison de la situation sanitaire. 

Ensuite, nous avons fait la file à l'extérieur avant de pouvoir rentrer à l'intérieur et nous enregistrer sur notre vol. Là encore, on nous a pris la température; le mec était emmitouflé sous une combinaison blanche, avec un masque d'apiculteur. Distance de sécurité et port du masque demeuraient obligatoires.

Les 5h d'attente dans le hall de l'aéroport se sont passées assez vite malgré que les boutiques du duty free, caféterias, restaurants et bureaux de change étaient fermés. Rien, vraiment rien d'ouvert? Si les WC et une et une seule machine à café automatique. Celle-ci ne rendait pas la monnaie, mais qu'importe, on était plus à 100 pesos près (1,30 euros).




Personne à l'Aéroport d'Ezeiza (Buenos Aires).






POUR RIRE UN PEU :

Petit message d’Air France avant le décollage : « En cas de dépressurisation de l’air, retirer votre masque pour enfiler votre masque à oxygène » je crois qu’à un moment donné, on a tous été tenté de le décrocher pour nous aider à respirer car je vous met au défi de garder un masque en coton ou tissus pendant plusieurs heures d’affilé... (on pouvait le retirer juste pour le temps de notre repas ! Et Aussitôt servi, aussitôt débarrassé.)

Je me suis quand même demandée plusieurs fois si respirer mon CO2 n’était pas plus risqué que de l’enlever.

AIR PUR 

Avant le décollage, le commandant de bord nous a annoncé que les cabines étaient équipées d'un système de renouvellement d'air, toutes les 3 minutes, comme dans les blocs opératoires.


ARRIVEE EN FRANCE 

Après près de 12/14h de vol, nous avons attéris en France. C'était le free style total ! Hormis présenter une attestation de déplacement international aux douanes, sinon on a eu aucun autre contrôle. Des familles attendaient leurs enfants, à la sortie des bagages, bref un sketch, un choc et une frayeur aussi. Car tous ou presque étaient sans masques et ne respectaient pas toutes les mesures de sécurité qui nous étaient infligées depuis des mois en Argentine. C'était comme tout faire valser en 2 minutes. 

Sur la route depuis l'aéroport à mon domicile, aucun contrôle non plus. Welcome to France "Je fais ce qu'il me plait, je suis libre et fais ce que je veux". 

Après plusieurs semaines de confinement intense à Bariloche (en Argentine), où je pouvais me déplacer qu'un jour sur deux en fonction des jours pairs et impairs, et uniquement pour aller faire mes courses; le retour en France avec toutes ses libertés, les réouvertures des bars, des terrasses, des casinos et l'annonce des laisser passer aux frontières m'ont un peu chambouler... 

Mais dans le fond, ma réalité depuis mars a été une autre que celle de l'hexagone et je n'ai eu que des sons de cloche de mes proches et de celui des médias pour savoir ce qui s'y passait réellement. 

L'essentiel maintenant est que tout le monde aille bien et que l'Argentine comme toute l'Amérique latine, sortent à leur tour du confinement. 


COUP DE GUEULE 

Allez expliquer pourquoi les restaurateurs français doivent obliger leurs clients et leurs personnels à porter un masque dans leur établissement alors que dans les supermarchés ça reste"optionnel"? 


MESSAGE D'ESPOIR

Savoir que les frontières européennes réouvrent est bon signe. Cela veut dire que l'épidémie est maintenant controlée voir disparue.

L'essentiel maintenant est que tout le monde aille bien et que mon Argentine chérie comme toute l'Amérique latine et partout dans le monde, sortent à leur tour de leur confinement. 


120 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page