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Photo du rédacteurRDV LATINO

24H AU SOMMET... DU REFUGE FREY

Dernière mise à jour : 5 mars 2020


6h30, lever du soleil au Refuge Frey.


29 fevrier 2020, Patagonie. Pendant que l’Iron Man bat son plein à Bariloche, nous on prend l’air au refuge Frey.

8h sonne l’heure d’ouvrir les yeux pour aller gravir la montagne. Direction le refuge Frey, 1700 m, 4h de marche annoncées sur la carte.

Avec Sergio, nous préparons les gamelles pour ces deux jours : riz aux légumes, pâtes, fruits, biscuits, maté, barres de céréales...

Nos deux sacs bien dodus, nous voilà partis. On emprunte un 1er bus, le n°21, depuis la maison puis un second, le 55, qui nous mène jusqu’au Cerro Catedral, point de départ de la rando.

Sous un soleil tapant, 35 degrés, avec une moyenne de 11/13kg sur le dos, on s’élance. Les premiers mètres sont difficiles dans le sens où il faut s’habituer au poids et à la chaleur, il nous faut aussi trouver « le bon » rythme.




Les minutes défilent, il fait chaud mais le plaisir de marcher devient à chaque instant plus intense et agréable. On marche, on marche, en croisant quelques personnes chargées comme nous et d’autres se promenant, beaucoup plus légers avec juste un petit sac à dos.

1h et des poussières plus tard, voilà l’heure de reprendre de l'énergie à l'aide d'une banane (histoire de ne pas perdre la banane ahah).

Tout en poursuivant notre chemin, on s’arrose la tête d’eau pour se rafraichir.






A la moitié du parcours, il fait bon marquer, enfin une vraie pose et croquer à pleine dents dans un sandwich de milanaise, préparé ce matin avant de sortir. La Minalaise est devenue notre spécialité, elle ne nous quitte plus... !









30 min plus tard, nous revoilà repartis, un panneau nous indique le refuge dans 4km ! Quoi?! On aurait fait seulement 1km en 1h?! Nous qui pensions avoir fait le plus gros ! Oups…

Le temps passe, les foulées s’automatisent, le soleil brûle, mais le sourire demeure, on se sent bien à l'air pur.

Une dernière petite halte à l’ombre s’impose avant l’arrivée. L’occasion de discuter avec un papa et son fils, Alfredo et Gabriel, sur la montagne. Eux deux, sont purs natifs de Bariloche, en une journée ils font ce que l’on fait en 2 jours : monter et descendre dans la foulée. Bref, ils sont du cru, avec une bonne prepa physique. Pour me rassurer, je me dis qu’ils n’ont pas une grosse charge sur le dos et que c'est ainsi certainement plus faisable. Bref.


Nous nous remettons en chemin pour les derniers km, les plus durs. La pente s’accentue, les pierres et rochers se multiplient, il ne faut pas trop baisser la garde, le sentier se rétréci. On arrive au fameux passage de l' « escargort », son nom parle de lui-même. Prudence et petites enjambées sont les bienvenues. On croise un couple à bout de force, elle n’a pas de casquette mais son copain nous rassure qu’il ne reste plus beaucoup avant d’arriver là-haut et qu’elle va bien. On continue. Le refuge pointe ENFIN le bout de son nez (antenne).

Le refuge Frey, à 1700 m d'altitude.


Le moment tant espéré arrive. Nous voilà arrivés, et surprise au sommet : il y a une lagune ! On se regarde avec l’envie de courir s'y jeter. Mais inutile de détailler qu'une fois l’heure venue, on désenchantera, l’eau est glaciale !

En bas à gauche, notre tente. Ici, tout est magique, silencieux, immense, paradisiaque, de mille couleurs. Nous n’avions pas regardé de photos ni lu d’infos sur le site pour arriver sans images en tête. Seulement quelques infos pratiques pour venir un minimum préparé.

On fait un tour du proprio et montons quelques mètres de plus, afin d'installer notre refuge à nous, notre tente face aux reliefs et à la lagune.

Notre nid douillet


Nous passons la fin de journée, connectés à la montagne, et partageons cet espace de nature avec d’autres amoureux de la nature : randonneurs et alpinistes.

Coucher du soleil au Refugio Frey.


On est bien Tintin !





Le refuge de nuit. L'obscurité s'est invitée, les lampes de poche s'éteignent petit à petit...Le marchand de sable ne tarde pas à passer : "Bonne nuit les Petits".






Le dimanche matin


Réveil au lever du soleil. Vue incroyable de toutes les couleurs depuis notre toile de tente. On descend demander au refuge de l’eau chaude pour remplir notre thermos à maté. L’eau chaude est une denrée rare ici puisque tout fonctionne avec un groupe électrogène et les heures de chauffe sont comptées.

On petit déjeune quelques biscuits et une pomme.








Quelques heures plus tard, on se décide à monter un peu plus haut pour rejoindre le point de vue du «  Col Parcotida ». Point de départ près de la lagune.

Vue sur la lagune depuis le col Parcotida.


Pour atteindre le sommet du col, ça grimpe durant une petite trentaine de minutes, et comme depuis hier, il fait chaud ! Mais la brise nous fait du bien.





On redescend un peu plus tard, vers la lagune pour se rafraichir les pieds, après avoir bien profité de la vue. Quel plaisir de marcher sans gros sac à dos !

















13h, on mange nos dernières provisions, le riz aux légumes, et profitons de la beauté et pureté du site encore un petit instant.






Le retour : du refuge à Bariloche

Nous décidons de redescendre par le lac Guttierez, un autre côté que par lequel nous sommes montés. De un, pour découvrir un autre chemin, de deux, car nous avons un petit bar fétiche en bas, près de la plage du lac. En arrivant, on aura bien mérité une bière fraîche non ?! (A notre arrivée, le bar sera exceptionnellement fermé ce jour...les boules !)

14h30, on démonte notre campement pour ne pas partir trop tard. Sachant qu’il est indiqué 4h30 pour atteindre le refuge depuis le lac, on estime 2h pour descendre. Le retour est toujours plus rapide que l'aller c'est bien connu non? Que nenni ! Il nous faudra plus de 5h au total pour rentrer chez nous. 3h30 de descente en rando balisée, + 2km de marche afin d’atteindre la 1ère station de bus ! Pour info, ici à Bariloche, nous nous déplaçons qu’à pieds ou en bus.

Dios Santos ! La descente fût bien douloureuse pour moi à cause du poids du sac à dos qui me force à freiner pour ne pas me faire emporter par la vitesse, plus les ampoules qui se forment et la chaleur toujours présente… Nous mettons une heure pour descendre le 1er km. Voilà qui nous décourage dès le début sachant qu’on n'a plus qu’une pomme en guise de provision ahah. Mais tout est mental et réalisable. Et puis, on a encore 2,5 L d’eau. Sauvés !

Arrivés au terme de notre rando, on se rend compte que ce n’est pas fini car on doit trouver une station de bus pour rentrer. Aujourd'hui c'est sur, personne ne nous prendra en stop, on est bien trop crasseux !

30 min d’attente et le bus n°50 arrive. Quelques instants plus tard, nous descendons pour poursuivre avec le bus n°21 qui nous dépose près de la maison. Celui-ci passe dans une heure. Double oups ! Pour patienter, rien de tel qu’une bonne bière fraîche dans un pub irlandais et d’aller au supermarché, acheter un morceau de viande rouge pour reprendre du poil de la bête au dîner.

Jour suivant, lundi. Quelques douleurs dorsales mais rien de bien sorcier.

Jour suivant, suivant, mardi. Grosses courbatures aux mollets pour moi. Je renonce à aller vendre des sandwiches de milanaise aujourd’hui et reste à la maison me reposer. J’alterne avec des massages d’Arnica, des douches d’eau chaude. Sergio, lui est en pleine forme, moi je suis un canard boiteux !

Jour suivant, suivant, suivant, mercredi. Toujours courbarurée, je demeure un canard boiteux et décide d'aller acheter une crème anti inflamattoire à la pharmacie. La pharmacienne m'arnaque et me vend la plus chère, je m'en rendrai compte après coup. L'important est de se soigner, je zappe ce léger incident et continue de me reposer.


Bilan de la sortie

Féérique, purifiante, énergisante. On n’a qu’une idée en tête, partir découvrir un autre refuge le weekend prochain. Mais d’ici là, le processus de récupération est en marche !


Leçon du weekend

Ecouter son corps et ne pas aller au-delà de ses limites. La montagne a quelque chose d'addictif mais elle se mérite. Une bonne condition physique et un mental musclé sont de rigueur. Etape par étape.


Ce qui nous a fait vraiment du bien

Avoir emporté des bouteilles d’eau congelée pour qu’elles reste fraîche quelques heures plus tard.

1) pour s'hydrater.

2) pour se les verser sur la tête et se rafraichir !


Provisions

5 L d’eau

2 sandwiches de minalaise

3 pommes

2 bananes

3 paquets de biscuits

2 barres de céréales

Un Tupperware de riz aux légumes

Un Tupperware de pates

Du pain

Du maté

Du café (que nous retrouverons au fond du sac à notre arrivée ! aie)

Des bombons chocolatées (qui par chance ont résisté à la chaleure)

Un Malbec

2 sacs de couchage

1 toile de tente

1 drap

2 tapis de sol

2 couvertures de survie (au cas où il fasse froid)

Des cartons pour s'isoler du froid


Coût de la sortie pour les deux = 340 pesos soit 4,5 euros.

140 pesos pour les tickets de bus

100 pesos de pourboire pour les personnes du refuge


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