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  • Photo du rédacteurRDV LATINO

QUE TAL EN ARGENTINE?


Sur la plage publique de Bariloche .


Avec deux mois au compteur, je pense avoir découvert, compris quelque chose de la vie en Argentine. Ce n’est certes pas en quelques semaines que l’on connait un pays, mais c’est tout de même un pas vers sa compréhension, du moins un bout.

Je suis arrivée le 9 janvier 2020 à Buenos Aires. Le jour même, j’ai pris un avion pour Bariloche, direction la Patagonie.

En une semaine, j’ai dégoté un travail de serveuse/barman dans un hôtel restaurant. Article à lire par ici : https://www.rdvlatino.com/post/serveuse---barman-à-bariloche

Une collègue et moi en train de cueillir des fleurs pour fleurir le restaurant.


Ce job m’a permis de gagner l’argent dont j’avais besoin pour vivre ici et de ne pas toucher à mes « pépettes françaises ». Ce job m’a aussi permis de me frotter à certaines réalités argentines. Certains de mes collègues travaillent dans cet établissement depuis des années.

Les propriétaires d’origines italiennes ont la réputation d’être radins. Ils gagnent et paient mal leurs employés. Mais étant donné le contexte économique du pays ; plongeuse, serveurs restent par peur de ne trouver mieux ailleurs. Et personne ne cherche à négocier ses conditions : salaire, horaires... En moyenne, chacun fait entre 30 min et 1h de voyage de bus + marche à pieds pour venir travailler et rentrer chez soi. Le salaire moyen est de 1000 pesos par jour, soit à peine 15 euros. Les tickets de bus sont évidemment à la charge du salarié. La majorité d’entre eux sont (par chance) déclarée, ce qui leur permet de bénéficier d’une certaine couverture sociale en cas de besoin et de cotiser (un peu) pour la retraite. Mais malgré cela, n’allez pas croire que c’est ultra sécurisant. Ils badgent à leur arrivée et sortie mais aucunes heures supp. ne leur est pour autant payées. Et quelques uns d’entre eux sont payés avec retard : 1 ou 2 mois parfois. Je me rappelle d’une serveuse qui travaillait comme une folle, sans jour de repos durant la haute saison pour s’assurer un salaire et pouvoir aider ses parents, avec qui elles vit. Son papa, atteint d’un cancer et sa maman, d’une leucémie. Les médicaments sont à peine rembourser ici. En hiver, elle reste même dormir sur son lieu de travail, en raison de la neige et pour ainsi minimiser ses frais de nourriture et de déplacement.

Moi par exemple, j’ai eu des courbatures suite à un trekking de 2 jours. Je suis allée à la pharmacie acheter du paracétamol et une crème anti inflammatoire, ça m’a couté l’équivalent de 2 jours de salaire ici, soit 2000 pesos : 30 euros. Alors imaginez la dépense pour un Argentin et songez au prix d’un traitement médical plus important.

L’Argentine est l’un des pays d’Amérique latine, où la monnaie est la plus faible; plus faible qu'au Chili, qu'au Mexique, qu'au Brésil ou encore qu'au Pérou. Peu de ses voisins acceptent d’échanger des pesos argentins.


Echanger des euros contre des pesos argentins

Bariloche possède évidemment de nombreux bureaux de change. Mais avec un taux de change souvent élevé. Par chance et avec un peu de malice pour ceux qui le désirent, il existe les fameuses grottes « cuevas » qui rachètent des euros ou dollars à bon prix. La première semaine ici par exemple, ils achetaient 1 euros pour 76 pesos argentins. Un mois plus tard, ils achetaient 1 euros pour 83 pesos argentins. Une chance pour moi européenne mais un désastre pour les Argentins. Imaginez dans l’autre sens. C’est pour ça que beaucoup d’entre eux échangent leur pesos en dollars, ce qu’on appelle la tendance à la dollarisation.


(Source: quandpartir.com)

"Le coût de la vie en Argentine est 15,6 % moins élevé qu'en France. Le pouvoir d'achat local y est cependant 36 % moins élevé. En voyage, prévoyez un budget sur place d'au moins 78 € / jour et par personne (5525 ARS / jour)."


------>>>>>> Expérience personnelle : moi par exemple, en 3 mois, j'ai dépensé moins de 250 euros de mon argent personnel. Le reste, je l'ai gagné sur place.


NUANCES - Le coût de la vie en Argentine est, certes, plus attractif qu'en France mais si comme moi tu décides de vivre avec un salaire argentin, je t'assure que faire un plein de course te matraque.

Pas besoin d’acheter de la viande, beaucoup de laitage ou de produits de marque pour exploser son budget. Un shampoing ou un paquet de fromage rapé te dépouille. L’argent disparait à vitesse grand V, ça c'est l'une des réalités en Argentine.


Bilan de ces 3 mois en Argentine

Presque trois mois en Argentine, enfin disons plutôt à Bariloche. Je ne pensais pas que le temps passerait aussi vite en restant dans un rayon de 200 km. Certains me demandent si j’ai vu tel ou tel glacier, d’autres se questionnent si j’ai mis les pieds dans les vignes de Mendoza ou si je suis allée à Ushuaia. Eh bien non. A vrai dire, je n’ai pas encore eu le temps mais j'ai toute la vie !

Vue panoramique sur les lacs de Bariloche, depuis le Cerro Campanario.


Le motif de mon départ en Amérique latine était celui de découvrir d’autres paysages, de me frotter à d’autres cultures et de vivre plus ou moins comme eux, pour résumer : d’être témoin d’une certaine vie ici. Il y a mille et une façons de satisfaire une envie d’ailleurs : louer une chambre d’hôtel avec vue sur le lac, dîner dans les meilleurs restaurants de la ville, randonner, dormir dans des auberges de jeunesse ou dans un refuge, louer une voiture ou un scooter, prendre le bus, faire du stop, réserver un airbnb…bref.

Moi j’ai choisi pour ces premiers mois en Amérique latine, à Bariloche de louer une cabane à deux Barilochenses (habitantes de Bariloche) ; une maman et sa fille. Je ne me réveille peut-être pas chaque matin avec la vue sur la Cordillère des Andes, ni à proximité du bar élu « meilleur par Tripadvisor » mais j’ai toujours cette joie de vivre en moi.

Comme mes voisins argentins, je pars faire mes courses et travailler en bus. Comme mes voisins argentins, je cueille les quetsches, pommes et cerises des arbres du quartier, comme mes voisins je ramasse les crottes des chiens dans le jardin, comme eux, je sèche mon linge à l’air libre, comme eux je vais parfois au centre ville de Bariloche pour boire une bière, me promener ou voir des amis. Je vis, tout simplement. Car il ne faut pas croire que les locaux passent leur temps dans les chocolateries et brasseries que l’on lit dans les blogs. Demandez aux Français combien sont montés à la Tour Eiffel et combien connaissent l'Aiguille du Midi? Pour autant, ils sont bien français. Il y a forcément des lieux, des sites que j’ai envie de visiter en tant que touriste mais chaque chose en son temps. Pour l’instant, il y a surtout cette curiosité de partager la vie quotidienne d’un endroit. En l’occurrence, celui des Argentins.

Moi dans mon jardin





Au lever du soleil, au refuge Frey--->







Ce jour-ci, l''orage n'était pas très loin !


VRAI DU FAUX

Les Argentins sont des feignants. Faux, ce sont de vrais bosseurs qui acceptent certaines conditions sans faire grève ni encore moins se plaindre de leurs conditions.

-Les Argentins mangent beaucoup de viande. Vrai et faux ! Ils en mangent certes mais apprécient tout autant que nous, le bon pain et les viennoiseries croustillantes du dimanche matin. Ils sont d’excellents amateurs de chocolats et de bières artisanales. Dans leur frigo, on trouve les mêmes basics que chez nous : produits laitiers, légumes, fruits...à l’exception du pot de dulce de leche qui est une coutume ici !

-Les Argentins sont ponctuels. Vrai et faux. 5 minutes argentines valent 50 min françaises. Mais là encore c’est relatif, tout dépend de chacun. Ce que je peux dire en tous cas c’est que les bus sont assez ponctuels, plus qu’en Espagne ahah !

-Les Argentins parlent forts. Vrai ! Ils sont expressifs par leur intonation et s'émotionnent beaucoup avec le maté et le foot !


Quelques expressions argentines :

- « Che » s’utilise pour s’adresser à un pote : « Che, que tal ? » « Che que andas ? » (Mon vieux, ça va ? ) (mon pote ; quoi de neuf ?).

- « REbien » ! Au lieu d’utiliser le « muy », les Argentins utilisent « RE » pour accentuer leur propos. « RRlindo » (super beau). « REbien » (super bien)…

- Les personnes qui se saluent dans la rue disent : « Hola buenas, que tal ? ». Ce qui reviendrait à dire : (Bonjour, ça va ?). Au début, je répondais « Buenas, bien y tu » (bonjour, bien et toi ?). Mais ils n’attendent pas la réponse, c’est juste une formule de saluer ! Oups…je répondais dans le vent !

-« Vos » au lieu du « tu ». En Argentine, oubliez l’usage du « tu » hispannique, qui signifie en français : toi. Ici, c’est « vos vos vos vos » à gogo. « Vos estas bien ? » : (tu vas bien ?), « si y vos ? » : (Oui et toi ?)

- « Tener onda » ou « Que onda ! » Expression indispensable en Argentique pour dire de quelque chose ou de quelqu’un qu’il est cool ! -Que boludo ! (quel con !) - « La verdad que… » (Pour dire vrai…). Ça donne l’impression que quand ils ne le disent pas « la verdad que » ils mentent, mais là aussi c’est une de leur manière de s’exprimer, il faut juste s’y faire !

Tout ça pour dire que je vais bien, que je vis bien et que je suis très heureuse en Argentine !

En espérant que le Coronavirus me laisse traverser d'autres frontières afin de voyager encore un peu plus avant de rentrer en Europe.

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